François Hollande a annoncé une baisse de deux milliards d’euros de l’impôt sur le revenu par rapport à l’an dernier, mais qu’en est-il sur la longue durée ?

Si l’on se base sur les chiffres fournis par le ministère des Finances et des Comptes publics, on se rend compte que l’impôt sur le revenu a augmenté de 26,6 milliards d’euros depuis 2010, en faisant la soustraction entre la recette inscrite dans le projet de loi de finances et la recette effectivement constatée en 2010. Cela correspond à une hausse de 54 % en cinq ans.

Comme on le voit dans le tableau ci-dessus, la hausse est également très nette pour la recette de l’impôt sur les sociétés et celle de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), cette dernière étant de très loin le premier prélèvement obligatoire en France (ce que les hommes politiques se gardent bien de préciser quand ils promettent de « baisser les impôts », en réalité des baisses à court terme du seul impôt sur le revenu).

Si l’on prend les chiffres de 2005 à 2015, on se rend compte que c’est vraiment depuis 2010 que l’impôt sur le revenu a explosé ; cette date n’a donc pas été prise au hasard.

Cela démontre, si besoin était, que l’oppression fiscale est à peu près indépendante des changements de majorité.

En 2010, le montant moyen par foyer imposé était de 2496,57 euros. En 2015, il sera, selon les estimations de Bercy, de 4097,30 euros, soit 1600,73 euros de plus en moyenne par foyer.

Difficile, donc, de parler de baisses d’impôts…

Comme nous l’expliquons depuis 25 ans, il ne pourra de toute façon y avoir de réelles baisses d’impôts que lorsqu’il y aura, au préalable, une baisse des dépenses publiques.