Contre l’oppression fiscale, la pression des contribuables

Contribuables entrepreneurs : quand le travail ne paie plus

A quoi cela sert-il de travailler ? Des milliers d’entrepreneurs se posent cette question tous les matins en prenant leur café.   Pourquoi travailler ? Mais surtout pour qui ? Chacun d’entre nous travaille pour sa famille, son conjoint, ses

A quoi cela sert-il de travailler ? Des milliers d’entrepreneurs se posent cette question tous les matins en prenant leur café.

 

Pourquoi travailler ? Mais surtout pour qui ? Chacun d’entre nous travaille pour sa famille, son conjoint, ses enfants, pour lui-même, pour pouvoir se faire plaisir, bref chaque entrepreneur a une motivation qui lui est propre et qui l’incite à travailler. Mais aujourd’hui, en France, les entrepreneurs ne savent plus très bien pourquoi ils travaillent. Plutôt si, ils le savent trop bien : ils travaillent pour l’Etat. Et ce n’est pas motivant.

91% des chefs d’entreprises considèrent que l’action de François Hollande et de son gouvernement n’encourage pas les patrons de TPE.

En France, 96,8% du maillage des entreprises est constitué par les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME). Autant dire que l’entreprise type n’est pas celle du CAC 40, mais bien celle du coin de la rue, de l’artisan plombier, du petit garagiste, du couvreur, du consultant free-lance, de la coiffeuse à domicile, etc. Chacun subit la pression fiscale de l’Etat à tel point que la quasi-unanimité s’est faite contre les politiques du gouvernement actuel.

En effet, selon le baromètre Ifop-Fiducial du 12 mars 2013 sur les très petites entreprises (TPE), 91% des chefs d’entreprises considèrent que l’action de François Hollande et de son gouvernement n’encourage pas les patrons de TPE. Ils sont 91% à considérer aussi que  l’action de François Hollande et de son gouvernement ne donne pas envie d’investir et d’embaucher et qu’elle n’encourage pas non plus les gens à investir dans les entreprises françaises. Ils sont 92% à déclarer qu’évidemment le pouvoir actuel est un repoussoir pour ceux qui voudraient être chef d’entreprises. Le désaveu est total.

François Hollande ne semble pas comprendre. Pas plus que Jean-Marc Ayrault d’ailleurs. Il faut dire que ni l’un ni l’autre n’ont la moindre expérience de l’entreprise. Se lever le matin pour faire son chiffre d’affaire qui dépend uniquement de soi-même avec cette équation toute simple : une journée sans travail est une journée sans argent, voilà une conception du travail totalement étrangère à ceux qui nous gouvernent. Il n’y a pas de rémunération garantie, mais un revenu qui vient du travail seul et de la qualité de ce même travail car le client ne reviendra que s’il est satisfait. Le chiffre d’affaire n’est pas une mince affaire, il est la récompense de l’entrepreneur.

Mais voilà, en France, loin d’être la récompense de l’entrepreneur, le chiffre d’affaire est devenu le dû de l’Etat. 

Une récente étude parue dans la revue Le Particulier de mars 2013 sur le statut de l’entreprise individuelle montre à quel point travailler n’est pas avantageux dans notre pays. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Deux exemples sont fournis, l’un pour l’entrepreneur qui a une activité de service, l’autre pour l’entrepreneur qui a une activité artisanale. Le revenu net de chacun est calculé en fonction du statut : soit entrepreneur individuel, soit auto-entrepreneur. L’hypothèse se base sur un chiffre d’affaire de 30.000 euros par an pour les deux types d’activités.

Le fondement même d’une économie dynamique est la petite entreprise

Pour l’entrepreneur dans les services, le calcul est le suivant. On considère qu’il a 6.000 euros de charges par an, c’est-dire notamment en loyer, frais de fonctionnement, achat de matériel. S’il est entrepreneur individuel, les cotisations sociales se montent à 11.783 euros et l’impôt sur le revenu à 1.710 euros, il aura donc un revenu net de 10.507 euros, soit 875 euros par mois. L’Etat lui a pris 45% de son chiffre d’affaire. S’il veut l’optimiser, il vaut mieux qu’il prenne le statut d’auto-entrepreneur car il paiera 7.380 euros de cotisations et 510 euros d’impôt sur le revenu, pour se faire un revenu net de 16.110 euros, soit 1.342 par mois. L’Etat ne lui prendra que 26,3%.

Pour l’artisan, les choses se compliquent. On considère qu’il a 18.000 euros de charges. En tant qu’auto-entrepreneur, il paiera 7.380 euros de cotisations sociales et 510 euros d’impôt sur le revenu, soit un revenu net de 4.110 euros ce qui fait 342 euros par mois. L’Etat lui a pris 26,3% de son chiffre d’affaire. Dans ce cas, il vaut qu’il opte pour le statut d’entrepreneur individuel, puisqu’il paiera 6.111 euros de cotisations sociales et 825 euros d’impôt sur le revenu, lui laissant 5.064 euros de revenu net soit 422 euros par mois. L’Etat ne lui prend que 23% de son chiffre d’affaire.

Les chiffres laissent pantois. Entre un coût de la vie de plus en plus cher, notamment l’essence et l’électricité, qui entraînent de lourdes charges et la pression fiscale de l’Etat, il ne reste rien aux entrepreneurs individuels. Ils sont réduits au mieux au niveau du smic, au pire au niveau du RSA. Et dire que François Hollande voulait ré-enchanter le rêve français… Ceux qui ont tenté l’aventure entrepreneuriale en France savent qu’il est plus difficile de faire face aux charges et à l’Etat que de rechercher des clients.

Le véritable encouragement consiste à mettre le moins de barrières possibles pour permettre aux entreprises de se développer comme elles l’entendent

Le fondement même d’une économie dynamique est la petite entreprise : toutes les grandes entreprises françaises qui ont créé des milliers d’emplois, ont commencé avec un entrepreneur qui a eu une idée et a débuté seul. Louis Renault et ses deux frères, Marcel et Fernand auraient-ils pu mener à bout leur entreprise de construction de voiture avec le régime fiscal et social actuel ? L’entreprise de Marcel Bloch, qui prit plus tard le nom de Dassault, aurait-elle pu se développer au point de devenir l’un des fleurons de l’industrie de pointe française ? Et Marcel Bleustein-Blanchet se serait-il lancer dans l’aventure publicitaire avec sa petite entreprise, Publicis, aujourd’hui le poids lourd de la communication mondiale ? Chacun a commencé modestement, mais il a continué parce que la passion a été soutenue et encouragé par le gain et les profits. Pas autre chose.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault doivent le comprendre : ce qui encourage les entrepreneurs et les contribuables, ce n’est pas d’avoir un Etat social, mais c’est d’avoir suffisamment d’argent à la fin du mois. Le véritable encouragement ne réside pas dans les emplois aidés, pas dans le crédit d’impôt compétitivité entreprise (CICE), pas dans les incitations de l’État, pas dans les politiques sociales d’assistanat ou autres plan de lutte contre la pauvreté. Le véritable encouragement consiste à mettre le moins de barrières possibles pour permettre aux entreprises de se développer comme elles l’entendent. Il s’agit de les laisser faire. Mais pour cela, encore faut-il qu’un gouvernement comprenne l’économie et les affaires. Cela n’a pas été le cas depuis bien trop longtemps en France.

Clément Droynat

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c’est trop d’impôts, et contre les gaspillages scandaleux d’argent public !

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