« J’ai mis en place une politique, tous les outils sont là », répète à l’envie François Hollande, Président de la République, en ce soir du 28 mars 2013 lors de son interview télévisée sur France 2 en face de David Pujadas. « La boîte à outils », expression sans cesse reprise par le Président, qui a voulu faire simple avec cette formule, mais a raté son but : les contribuables n’attendaient pas un bricoleur, mais un homme d’Etat.
François Hollande n’a pas fait une seule annonce lors cette soirée télévisée, il a simplement égrené les quelques mesures prises ces derniers mois, placé quelques formules que ses communicants lui ont concocté comme le « choc de simplification » ou « deux ans pour redresser et trois ans pour nous dépasser » ou encore « je suis pour le redressement, pas pour la maison de redressement » et a voulu être pédagogue au point de paraître parfois s’adresser à un peuple d’idiots. Mais au-delà de formules marketing qui n’ont jamais fait une politique d’Etat, il n’y a rien.
C’est la triste et dure réalité : les contribuables espéraient une politique visionnaire pour la France, ils ont eu une simple boîte à outils. « Les outils sont là, il faut les utiliser pleinement », a répété François Hollande, « tous les outils-là qui maintenant vont être mis en œuvre pour atteindre l’objectif », celui de la croissance économique.
L’ambition de François Hollande pour la France : une boîte à outil
Ces outils sont déjà connus. François Hollande n’en a annoncé aucun nouveau, mais a simplement répété la liste de ceux déjà mis en place et dont nous pouvons dès à présent constater le peu de succès.
La star des outils sont les emplois d’avenir. « C’est fait pour le secteur public et le secteur associatif » précise François Hollande. Il confirme ainsi qu’il a mis en place la double peine pour les contribuables : l’Etat subventionne avec l’argent des contribuables des emplois aidés pour que les collectivités locales, financées par l’argent des contribuables, et les associations, subventionnées avec l’argent des contribuables, embauchent des jeunes. Où sont les vrais emplois créateurs de richesses, Monsieur Hollande ? En effet, ce que vous faites-là n’est que de la bricole, mais une bricole qui coutera quand même 1,5 milliard d’euros aux contribuables.
Quant aux outils restants, c’est du déjà-vu. Le Président a évoqué les contrats de générationsdont le but est de permettre à une entreprise d’embaucher un jeune avec un CDI et de garder un senior pour qu’il fasse le tutorat du nouvel employé. Cette entreprise pourra bénéficier d’une prime allant jusqu’à 4.000 euros pendant trois ans. François Hollande en voudrait 500.000 sur le quinquennat. Le coût de ces contrats pour les contribuables : 2,5 milliards d’euros.
Que dire du pacte de compétitivité avec le crédit d’impôt compétitivité entreprise dont des nombreuses entreprises ne veulent pas entendre parler, ni leurs banquiers d’ailleurs. En effet, pour expliquer en deux mots, dans les faits il faudrait que les banques fassent des avances de trésorerie aux entreprises sur le crédit d’impôt de 2014. Dans le détail, personne ne sait comment gérer cela, surtout en temps de crise. Il n’y a qu’à en discuter avec des chefs d’entreprises et des banquiers pour s’en rendre compte.
Quant à la banque publique d’investissement, rappelons simplement que lors de ces vœux le 31 décembre 2012, François Hollande avait donné la manière de fonctionner de cette banque. Il avait ainsi « demandé au gouvernement de proposer une stratégie d’investissements publics comme privés pour moderniser la France à l’horizon 2020. » La BPI est à la disposition des entreprises certes, mais c’est le gouvernement qui décidera de la stratégie de développement et d’investissements non seulement publics et mais aussi privés. L’argent sera donc donné à des entreprises triées sur le volet et répondant aux objectifs de Jean-Marc Ayrault. C’est tout un programme…
Mais François Hollande est satisfait et en plus il s’extasie : « Ces outils sont même exceptionnels » lance-t-il sérieusement, « vous vous rendez compte : 20 milliards d’euros pour la compétitivité, une réforme du marché du travail, le contrat de génération qui va donner 4 000 euros à chaque employeur qui va garder un senior et qui va embaucher un jeune ; les emplois d’avenir (150 000 pour les collectivités locales et les associations qui vont prendre des jeunes qui sont sans qualification) ; la formation professionnelle que l’on va revoir. » Et tout ça au frais des contribuables français ! Oui, Monsieur Hollande, nous nous rendons compte de tout cela !
« Au moins, aucune question n’est restée sans réponse »
C’est avec une phrase d’autosatisfaction que François Hollande conclut son interview : « au moins, aucune question n’est restée sans réponse. » Si, Monsieur Hollande, de trop nombreuses questions sont restées sans réponse : quand l’Etat français cessera-t-il de dépenser l’argent des contribuables dans des politiques inutiles ? Quand en finirons-nous avec un modèle social qui crée une vraie trappe à pauvreté ? Quand l’Etat apprendra enfin à se retirer de la sphère entrepreneuriale pour laisser faire les créateurs de richesses ? Autant de questions auxquelles le Président est resté sourd.
En attendant, François Hollande recycle les mauvaises idées et bricole des politiques. Les contribuables peuvent être inquiets. Ils ont une seule espérance : après Mr. Bricolage avoir Mr. Propre pour faire le ménage dans les finances de l’Etat.
Clément Droynat
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