Le clientélisme n’est pas né, bien sûr, avec la gauche. Il existait déjà à Paris sous la droite des Jacques Chirac et Jean Tibéri. Le budget des aides aux associations était déjà conséquent : 133 millions d’euros en 2001, quand Bertrand Delanoë a pris les rênes de la Mairie…
Mais l’ex-maire socialiste a professionnalisé le système : de très nombreux fonctionnaires ont été recrutés pour gérer les dossiers de subventions. En 2009, Bertrand Delanoë a demandé à ses services d’étudier la procédure d’instruction et d’attribution de subventions
dont le total représentait à l’époque la coquette somme de 165 millions d’euros. Il lui a été répondu que les heures de travail nécessaires au traitement des 3 500 dossiers examinés annuellement représentaient un coût de 4,2 millions d’euros. Soit 1 200 euros pour chaque dossier étudié, un montant astronomique…
Lorsque la mairie d’Anne HIdalgo accorde une subvention de 600 euros aux vétérans du Paris Hockey Club, les frais de dossier sont donc deux fois supérieurs aux sommes allouées. Et l’on s’étonne que la Ville de Paris soit endettée à hauteur de 6 à 7 milliards d’euros…
En 2020, la Ville de Paris a prévu de verser à plusieurs milliers d’associations 283 millions d’euros, (3,5 % de son budget), soit une dépense publique de 132 euros par habitant.
- Subvention de fonctionnement (240 000 euros) et convention avec l’association Les Canaux (19e).
« En 2018, l’association Les Canaux a mis en œuvre des actions parmi lesquelles des ateliers gratuits destinés à aider les entrepreneurs à développer leur projet à impact social, animés par des partenaires, qui ont accueilli 500 personnes et le programme « Social Starter » d’accompagnement à la création d’activité à impact qui a été suivi par 150 personnes ». 369 euros de subvention par visiteur !
- Subvention de 100 000 euros à Paris Europlace (1er).
« Paris EUROPLACE assurera la promotion de la place parisienne, dans la lutte contre le changement climatique et l’inclusion financière, dans les médias, au travers de participations à des conférences ou à des événements de dimension internationale et dans tous les échanges bilatéraux pilotés par l’association. Afin de soutenir cette action de lutte contre le changement climatique et de création d’emplois à Paris, Anne Hidalgo propose d’attribuer en 2019 à l’association Paris EUROPLACE une subvention d’un montant de 100 000 euros, soit 16% du budget prévisionnel de l’action ».
800 000 euros pour les jeux vidéo !
Subvention (800.000 euros) et convention avec Paris and Co pour l’aménagement de Level 256 la première plateforme d’innovation dédiée à l’Esport (20e).
« Ce projet, défini seul et librement par l’association, permettra de répondre et compléter le souhait des Parisiens. En effet, en réunissant les jeunes passionnés dans un lieu unique et collectif, le jeu vidéo devient un facteur d’épanouissement et de sociabilisation qui permet d’éviter certains risques comme l’isolement de certains joueurs. Dans un espace physique dédié avec encadrement, il est également plus facile de faire respecter certaines limitations d’âge en fonction des jeux) mais aussi d’aborder des questions comme le respect, le fair-play, la mixité, la diversité ».
Subventions (108.000 euros) et convention avec l’Association de Médiation pour un Usage Optimal de la Nuit (AMUON).
« Dans les quartiers de Paris où l’animation nocturne engendre des conflits d’usage liés au bruit, l’association engage des actions consistant à : -renforcer la professionnalisation des exploitants de débits de boissons pour une meilleure maîtrise des nuisances sonores induites par leur activité;-contribuer à la résolution de conflits entre riverains et établissements;-sensibiliser la clientèle des établissements aux conséquences des nuisances qu’ils génèrent sur le cadre de vie et la santé des riverains. En 2018, les médiatrices de l’AMUON ont rencontré 325 débits de boissons afin d’établir un diagnostic d’établissement en termes de nuisances sonores, les informer sur la réglementation et les bonnes pratiques ».
108 000 euros pour 325 contacts, soit 332 euros le contact !
300 000 euros pour un jardin partagé !
Budget participatif : Mise en œuvre du projet « Aménagement des abords des Plateaux sauvages ». Subvention (300.000 euros) et convention avec l’association Les Plateaux sauvages (20e).
« Il s’agit de mettre en valeur les abords de l’équipement par un projet paysager, pensé en fonction des originalités du bâtiment et des parcelles d’espaces verts qui l’entourent, ainsi que de proposer une végétalisation des terrasses pour permettre une appropriation de ces espaces par les habitants, notamment grâce à un jardin potager partagé ».
Subvention (124.000 euros) et avenant avec l’Association de Prévention du Site de la Villette (19e).
« En 2018, par le biais des maraudes, 207 jeunes (dont 13 % de filles), âgés majoritairement de 19 à 21 ans, ont été rencontrés ».
124 000 euros pour 207 contacts, soit 599 euros le contact !
Subvention (124.000 euros) et avenant avec l’Association de Prévention du Site de la Villette (19e).
« En 2018, par le biais des maraudes, 207 jeunes (dont 13 % de filles), âgés majoritairement de 19 à 21 ans, ont été rencontrés ».
124 000 euros pour 207 contacts, soit 599 euros le contact !
48.000 euros au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS Délégation IDF Ouest et Nord), pour le compte du Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris, pour le projet « Pour des sciences sociales des biens symboliques en acte(s) » de Séverine Sofio
41 250 euros pour que de jeunes délinquants jouent au football et ramassent des encombrants !
Subventions (41.250 euros) et conventions avec 4 structures dans le cadre de la politique de prévention de la délinquance et de la prévention des rixes.
« Ce projet vise à prévenir la délinquance et à améliorer la tranquillité publique : c’est un projet d’atelier éducatif de ramassage des encombrants dans le quartier de la Goutte d’Or (18ème arrondissement) porté par le club de prévention Association de Prévention Spécialisée et d’Accompagnement des Jeunes (APSAJ)et le groupe SOS.
L’association met en œuvre le projet Citizenfoot dans les 11èmeet 20èmearrondissements : chaque semaine, au gymnase Berlemont, des créneaux d’animation (16h à 22h30) servent à créer une dynamique collective en réinventant les règles et en pratiquant un football alternatif. L’objectif est de permettre aux jeunes de se réapproprier un espace public, y apaiser les tensions à travers la pratique d’activités sportives et culturelles mixtes, développer la créativité et encourager les échanges favorisant le lien social et la citoyenneté ».
359 200 euros pour les drogués !
– Subventions (359.200 euros) dans le cadre du plan d’action de la Ville de Paris pour une meilleure régulation de l’espace public et une politique coordonnée de réduction des risques et des dommages.
« Je vous propose, par le présent projet, d’accorder le soutien de la collectivité parisienne à trois associations qui ont la volonté d’agir auprès de publics particulièrement vulnérables, en situation de précarité et d’exclusion et inscrits dans des conduites à risques (consommateurs de produits psychoactifs, alcool, etc.). Soutenues financièrement par la collectivité parisienne depuis plusieurs années, ces structures participent à la mise en œuvre des politiques publiques. Fortes de leur expérience, elles proposent d’inscrire leur action dans les orientations du plan d’action qui visent à renforcer les dispositifs sanitaires et sociaux existants. Ces actions répondent aux objectifs suivants :
• 60 000 euros pour mettre en place des maraudes de médiation sociale quotidiennes sur les sites les plus fréquentés par les usagers de drogues : actions proposées par le Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour les Usagers de Drogues (CAARUD) OPPELIA-CHARONNE.
• 156 000 euros pour gérer et renforcer le dispositif d’accès aux matériels de réduction des risques porté par l’association SAFE (approvisionnement des 34 automates en kits +, kit 2 cc et kits crack et augmentation du nombre de distributeurs de kits d’inhalation pour les fumeurs de crack et de la fréquence des tournées d’approvisionnement sur certains sites).
• 143 200 euros pour assurer l’accompagnement sanitaire et social mis en œuvre par le service ASSORE de l’association AURORE pour permettre le suivi de 100 personnes ».
Ce qui représente 14 320 euros par personne !
25 000 euros pour Raoni en Amazonie !
Subvention (25.000 euros) avec convention à l’association pour la Forêt Vierge pour un programme de réhabilitation du périmètre de la réserve du Haut Xingu
« Le Cacique Raoni Metuktire, chef des Indiens Kayapo du parc du Xingu, figure internationale du combat pour la protection de l’Amazonie et des droits indigènes, étant Citoyen d’Honneur de la Ville de Paris, il apparait nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, de lui démontrer notre solidarité et notre soutien ».
235.000 euros à l’École pratique des hautes études, pour le compte du Centre de recherches sur les civilisations de l’Asie orientale, pour le projet « Archéologie himalayenne : culture matérielle et réseaux du passé » dirigé par Laurianne Bruneau
190.000 euros au Museum national d’Histoire naturelle, pour le compte du Centre d’écologie et des sciences de la conservation, UMR 7204, pour le projet « Métriques et pratiques de la ville propre » dirigé par Sabine Bognon
400 000 euros pour des jeunes migrants
Deux subventions (405.926 euros) et conventions avec les associations Urgence Jeunes et Aurore, pour le dispositif d’hébergement et d’accompagnement social de lycéens étrangers isolés
« Jeunes migrant.es majeur.es scolarisé.es en situation de rue. Il leur offre un hébergement stable et un accompagnement individualisé leur permettant de poursuivre leurs études dans de bonnes conditions.
Sur l’année 2018, l’association Aurore a suivi 49 jeunes dont 6 ont pu trouver une sortie positive vers le droit commun. De son côté, en 2018, les places gérées par Urgence jeunes ont bénéficié à 92 jeunes ». Résultat : 405 926 (sic !) € pour 141 jeunes soit 2 878 € par jeune !
30 000 euros pour une association hors de Paris et en quasi-faillite !
Subvention de 30 000 euros à l’association « Le Lieu Mains d’œuvres » qui réside à Saint-Ouen et à la limite du dépôt de bilan !
« Installée depuis 1998 dans l’ancien centre social et sportif des usines Ferodo Valeo à Saint-Ouen, l’association Le Lieu Mains d’Œuvres développe son projet transdisciplinaire dans un bâtiment de 4 000m² avec une salle de conférence, une salle de concert, une galerie d’exposition, des studios d’enregistrement, un studio de danse et des ateliers artistiques. La situation locative de l’association, récemment expulsée, ne lui permet pas de travailler dans des conditions sereines pour préparer ce festival. Au regard de la fragilité financière de la structure et de l’intérêt du festival MOFO pour les artistes et les publics parisiens qui se déroulera tout début 2020, je vous propose de soutenir cette action de l’association, en complément de la subvention de 10.000 euros que vous avez déjà votée au titre de l’année 2019.Je vous propose d’attribuer une subvention exceptionnelle de 30.000 euros pour l’association Le Lieu Mains d’œuvres pour soutenir l’organisation de la 16e édition du festival MOFO qui aura lieu du 23 au25 janvier 2020 ».