Contre l’oppression fiscale, la pression des contribuables

Marylise Léon, leader de la CFDT, veut financer le «réarmement» français avec une salve d’impôts

Marylise Léon, leader de la CFDT, a estimé lundi que le réarmement militaire de la France pourrait être financé, entre autres, par une réforme des droits de succession.
Écrit par Henri Dumaine

Un discours si radical qu’il pourrait sembler émaner de la CGT. Pourtant, c’est bien la CFDT, réputée plus modérée, qui le porte.

Habituellement mesurée, la centrale sort la faucille et recommande de donner des coups de marteau sur la tête des « nantis » afin de cimenter la « cohésion sociale ».

Pas question de réduire les dépenses sociales : Marylise Léon réclame une réforme fiscale « audacieuse », avec une taxation accrue et progressive des revenus du capital et des successions.

Elle soutient également la proposition de certains élus écologistes, comme Eva Sas et Clémentine Autain, d’instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches » (100 millions d’euros et plus) à partir du 1er janvier 2026.

Si la somme totale des impôts et prélèvements déjà acquittés par ces ménages n’atteint pas 2 % de leur patrimoine, ils devront payer la différence, sans exonération pour les biens professionnels.

Selon la CFDT, cette mesure permettrait de collecter environ 20 milliards d’euros supplémentaires.

« Le ciment de notre société, c’est l’impôt. Ceux qui en ont les moyens ne peuvent plus se soustraire à leurs responsabilités », affirme Marylise Léon. Un souci de cohésion que nul Français ne peut ignorer !

En 2023, la France s’est classée au premier rang des pays de l’OCDE en termes de ratio impôts/PIB (43,8 %), pour la deuxième année consécutive, juste devant le Danemark.

La responsable syndicale appelle également à la tenue d’une conférence sur les finances publiques et indique s’être entretenue avec Éric Lombard, ministre socialiste des Finances.

Selon elle, un président réticent à augmenter les impôts condamnerait la France à une impuissance stratégique.

Réceptif, Emmanuel Macron a laissé entendre, il y a quelques jours, qu’un nouvel effort financier serait demandé aux Français en 2026.

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