Contre l’oppression fiscale, la pression des contribuables

Budget 2026 : l’État serre la vis, les contribuables suffoquent

© Antonin Albert / Shutterstock.com
Encore une année noire pour les contribuables : pour combler une partie de la dette qu’il a accumulée, l’exécutif demande aux contribuables de creuser la tombe fiscale qui les engloutira en 2026.

Si l’exécutif promet un effort collectif, les mesures annoncées laissent surtout entrevoir une contribution significative des ménages et des salariés tandis que l’État regimbe à tailler franchement dans son train de vie, dont ses dépenses de fonctionnement.

Confronté à une dette publique abyssale dépassant les 3 350 milliards d’euros, un montant qui s’alourdit de 5 000 euros chaque seconde, le Premier ministre François Bayrou a qualifié la situation actuelle de « dernière station avant la falaise » en soulignant que, sans action, le remboursement de la dette deviendra le premier poste budgétaire de l’État d’ici 2029.

Pour inverser cette spirale, le gouvernement vise un retour du déficit public à 4,6% en 2026, puis sous les 3% d’ici 2029, un objectif ambitieux qui nécessitera un effort de près de 44 milliards d’euros dès 2026.

Au cœur de ce plan d’économies, baptisé « Stop à la dette » figure une victime désignée : le contribuable, qui sera mis à contribution en large et en travers par le truchement d’une année blanche.

Une année blanche consiste à reconduire les dépenses d’une année sur l’autre sans tenir compte de la hausse des prix, ce qui équivaut à un appauvrissement généralisé.

Le périmètre de ce gel des dépenses, reconduites à l’identique, est extrêmement large. Il concerne les prestations sociales (Aides personnalisées au logement – APL, Revenu de solidarité active – RSA), l’ensemble des pensions de retraite de base et complémentaires, ainsi que la masse salariale de la fonction publique via le gel du point d’indice des fonctionnaires.

L’économie attendue est de 7 milliards d’euros pour 2026, certaines analyses, poussant jusqu’à 10 milliards d’euros.

Plan Bayrou : le pouvoir d’achat des ménages impacté

Pour faire bonne mesure, le barème de l’impôt sur le revenu et le niveau de la CSG resteront à leur niveau actuel. Cette stabilité, qui ne tient pas compte de l’inflation, impactera directement le pouvoir d’achat des ménages.

Deux jours fériés – le lundi de Pâques, jugé sans signification religieuse par le Premier ministre, et le 8 mai, pourraient être supprimés. Pour des gains microscopiques : à peine à 1 milliard d’euros par jour supprimé, soit 0,06 % du total des dépenses publiques en 2024. Dérisoire face à l’océan des dépenses inutiles auxquelles le gouvernement ne s’attaque pas.

Sur le front de la santé, la « responsabilisation des patients », prônée par le locataire de Matignon, ira notamment de pair avec le doublement de la franchise sur les médicaments, (de 50 à 100 euros par an).

Seule nouvelle positive, François Bayrou a promis de mettre fin à la dérive des arrêts maladie, en évoquant « 50% d’arrêts de travail injustifiés » lors des contrôles.

Il a notamment proposé que l’avis du médecin du travail ne soit plus requis à l’issue d’un arrêt de 30 jours si le salarié est en mesure de reprendre son activité.

Si le gouvernement assure que l’État montrera l’exemple en « réduisant son train de vie », les détails du plan révèlent la timidité de cet engagement.

L’État s’engage à ne pas dépenser plus en 2026 qu’en 2025, mais cette règle souffre de deux exceptions majeures : l’augmentation inévitable de la charge de la dette et, de manière plus notable, les dépenses supplémentaires pour le budget des armées, qui connaîtront une hausse de 3,5 milliards d’euros en 2026.

Cette priorité donnée à la défense, bien que justifiée par le contexte international, contraste avec les coupes sombres demandées ailleurs.

De modestes réductions de postes sont aussi prévues dans la fonction publique (3 000 en 2026, et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite), ainsi que la suppression d’agences d’État « improductives » et le gel des revalorisations générales dans les ministères.

Plan Bayrou : une taxe de 2 euros sur les petits colis

Autres réjouissances au programme : l’instauration d’une taxe de 2 euros sur les petits colis, et une énième contribution de solidarité pour les ménages aisés.

Pour compléter le tout, l’abattement fiscal de 10 % pour les retraités sera modifié pour « remettre dans le droit commun les retraites les plus importantes », avec l’objectif affiché de « demander peu à ceux qui ont peu et plus à ceux qui ont davantage ». Bercy a précisé que l’abattement devrait être limité à 2 000 euros par an.

Selon l’OFCE, cette réforme occasionnera un surplus d’impôt d’environ 200 euros pour des revenus annuels allant jusqu’à 30 000 euros, une augmentation pouvant atteindre près de 500 euros pour des revenus de 39 000 euros, un « impact significatif » pour les ménages de retraités disposant de 55 000 euros de revenus, le surplus d’impôt avoisinant les 900 euros pour un foyer déclarant 100 000 euros par an.

L’impression générale qui se dégage de ce plan est celle d’une mobilisation massive des ressources des contribuables, qu’ils soient actifs, retraités ou consommateurs, pour combler un déficit dont la responsabilité est présentée comme collective, mais dont le poids semble inégalement réparti.

Le message est clair : pour redresser les comptes de la Nation, c’est bien le portefeuille des Français qui sera mis à contribution l’année prochaine.

Une partie de l’opposition, dont le Rassemblement National, Les Républicains et La France Insoumise, a posé des lignes rouges, transformant l’adoption de ce budget « Mission impossible » en un test de survie pour l’exécutif.

11 réponses

  1. On oublie que les 10% de frais professionnels accordés aux retraités (on ne devrait pas nommés ceux-ci ainsi, mais compensation) étaient accordés pour compenser la lourde perte par rapport aux salaires, notamment chez les gens ayant des salaires moyens!
    Et IL Y AVAIT UN PLAFOND À 4399€ POUR UN COUPLE! C BIZARRE PERSONNE N’EN PARLE ! Autre sujet, il faut penser à devoir payer une maison de retraite et 2000€ par mois ne suffisent pas! Pour mon beau père de 97 ans, il faut pouvoir mettre la main à la poche, ce qui n’est pas possible pour tous les enfants et les aides ne comblent pas!!
    Quand on a aborde un sujet, il faut connaître et tenir compte de tous les paramètres ! Mais il y a tant à dire!
    Supprimer le lundi de Pâques pour les croyants, c’,est une hérésie….
    A force de vouloir aider le monde entier, on ne subvient pas aux besoins des nôtres. À réfléchir…..

  2. la suppression des 10% sur les retraites pourquoi mettre un seuil a 4321 euros ??? ce qui veut dire que ceux qui perçoivent des retraites supérieures a 43210 euros n’auront pas la même imposition alors que ce sont les pensions qui le permettent ??? un principe dit d’égalité non respecté une fois de plus !!! Car nous payons des impôts sur le revenu dans la fourchette de 11 498 € passe à 12647€ à 29 315 € 32246€ dans les tranches a 11% donc des impositions plus hautes… mais encore faut il voir les situations ou ces retraités peuvent perdre une allocation logement qui est variable selon les diverses situations zone d’habitation, les personnes au foyer.. Un autre aspect sur les salariés ! Quant aux tranches des 2000 euros pour un foyer fiscal un peu comme la CSG ??? ou tout le monde a atte impacté ! selon l’étude de Silver Alliance par l’institut CSA parue en avril 2023, une grande partie des couples retraités disposent en moyenne d’un revenu de 2 890 € sans la majoration enfants. Ne vous inquiétez pas des études ont été faites pour ramasser le max !!!

  3. L’Aide Médicale Etat. pour les étrangers en situation irrégulière ! Oui irrégulière! En 2023, les dépenses de l’AME s’élevaient à 1. 141 millions d’euros euros ce qui représente une hausse très significative de + 47,8 % depuis 2017. Un rapport de synthèse de la présidence de l’assemblé nationale en 2022 en application de l’article 146 du règlement –a. Le coût réel de l’AME : près de 1,2 milliard d’euros en 2022—–Des soins proches des vôtres vous qui cotisez depuis des années, qui n’êtes pas remboursé en totalité, qui subissez des surcoûts lors de visites chez votre médecin, de vos médicaments, de votre mutuelle dont une hausse 5,3 à 7,3 % est annoncée . Alors que l’on peut mettre en place l’AMU à la prise en charge de la prophylaxie et du traitement des maladies graves et des douleurs aiguës, des soins liés à la grossesse, des vaccinations réglementaires et des examens de médecine préventive. Une aide médicale d’urgence, à l’instar de ce qui se fait dans les pays voisins. L’état sanitaire en France serait respecté ! l’AMU ne coûterait que 70 millions d’euros ! Alors que plus d’un Européen sur trois 34 % a déjà renoncé à se faire soigner en raison de sa situation financière ! En France selon un sondage de l’Ifop, révélé par France Inter, indique que 26% des Français ont déjà renoncé à des soins pour des raisons financières. On a supprimé plus de 4000 lits dans les hopitaux en 2023 !

  4. ce fameux problèmes des retraites !!!! dans les années 1984 Rocard avait rédige le livre blanc sur les retraites…Mais Dieu n’en voulu pas il pensait au paradis se sa réélection! Créé en juillet 2001 par Lionel Jospin, Eric Woerth a siphonné des 33 milliards d’euros du Fonds de réserve des retraites créé par Lionel Jospin. Fonds qui devait alléger la charge des retraites du papy-boom pour les jeunes générations à partir de 2020…merci les politiques et Woerh est toujours député non plus LR mais EM….il dit bonjour a manie. zinzin…….
    je suppose que mon estimation soit plus ajusté que la précédente ;;
    Pour un couple retraité percevant 30 000 € par an :
    • Ancien système (2025) : abattement de 10 % = 3 000 € déduits → imposition sur 27 000 €.
    • Nouveau système (2026) : forfait de 2 000 € par personne = 4 000 € déduits → imposition sur 26 000 €.
    • Selon les estimations publiées, les foyers avec des revenus annuels entre 25 000 et 40 000 € pourraient perdre 350 à 700 € par an. À 41 500 € la hausse pourrait tourner autour de 700 à 800 €, selon vos parts fiscales et autres déductions.

    1. Je complète votre approche :
      Pour une personne seule, retraitée et percevant 30 000 € par an :
      • Nouveau système (2026) : forfait de 2 000 € par personne = 2 000 € déduits → imposition sur 28 000 €.

      Pour un couple dont 1 personne retraitée percevant 30 000 € par an et l’autre sans revenus :
      • Nouveau système (2026) :
      forfait de 2 000 € par personne = 4 000 € déduits → imposition sur 26 000 € ?
      ou forfait de 2 000 € par retraité = 2 000 € déduits → imposition sur 28 000 € ?

      Pour un couple de 2 retraités dont pensions 29000 et 1000 soit 30 000 € par an :
      • Nouveau système (2026) :
      forfait de 2 000 € par personne = 4 000 € déduits → imposition sur 26 000 € ?
      ou forfait de 2 000 € par personne retraitée à concurrence des pensions = 2 000 € +1000€ déduits → imposition sur 27000 € ?

      Ces 3 situations ,chacune établie sur retraites du foyer 30000€,pourraient elles donc désormais donner lieu à différentes bases imposables?
      Le ‘’forfait’’ individualisé de 2000€ est-il fixe ou n’est-il pas plafonné à concurrence de chacune des pensions ce qui constituerait un ‘’forfait plafond’’ ?

      Votre avis m’intéresse.
      Merci.

  5. 2 choses : il ne faut parler DES retraites avec les mêmes trémolos dans la voix –
    Même chez eux, une fracture sociale est en place. –

    (1) – Il y a des Petits retraités qui souffrent et des gros retraités qui profitent. –
    Il ne sert à rien de se voiler la face. – Le système est ainsi fait. –
    En général, ce sont eux (les +) les plus mécontents … pourtant si …

    (2) – si en 1945 … si ON leur avait demandé de cotiser à 28% …
    auraient-ils été d’accords ?

    Question simple d’une retraitée de 76 ans qui à des remords par rapport à nos enfants et petits-enfants.
    « Égalité » – « Fraternité » ………… mon œil.

    Merci de votre attention et de bien vouloir réfléchir.
    Françoise VAULET – 57150 CREUTZWALD

  6. Votre commentaire est cense…. mais ce ne sont pas les retraités qui nous ont amener dans cette situation….. ce sont nos politiques qui ont toujours pensé plus à leurs réélections qu’a l’intérêt général …. et gouverner c’est prévoir…..quand la génération baby boum est arrivée n’ont ils pas pensé au papy boum ???

  7. S’il vous plait ;…permettez que je relise l’entretien de
    Monsieur Moscovici au Figaro

    « Madame Najat Vallaud Belkacem a fait savoir qu’elle entendrait conserver
    ses autres fonctions, à savoir :

    – son rôle de Présidente –à titre bénévole- de l’association France Terre d’Asile
    et
    – son mandat de conseillère régionale de Auvergne-Rhône –Alpes. »

    Titres auxquels elle ajoute celui de :
    « conseillère maître à la compte des comptes ».

    Non seulement ses compétences me posent questions
    … Mais … ces postes occupés même à titre bénévole … supposé gratuit » …
    Ces postes donnent droit à tout un tas d’indemnités non imposables.

    Je comprends mieux maintenant pourquoi des journalistes
    font la remarque de + en + souvent :

    « il n’y pas assez de Français qui paient des impôts sur le revenus. »
    (Je me sentais seule visée. Ça fait mal.)

    Cette Dame, Mme NVB, comme Monsieur Corbière et toute le gente de gauche
    paien-t-ils leurs impôts
    à la hauteur de leurs revenus réels.

    Donc, il n’y na pas les allocations familiales à envisager à rendre imposables.
    Tous les revenus captés dans tout ce système associatif
    sur lequel nous n’avons aucun contrôle)
    par cette gauche pas franchement française.

    Ce serait trop long à développer.
    Vous voyez où je veux en venir.
    Je compte sur vous pour le faire.

    Merci de votre attention.
    Françoise VAULET – 57150 CREUTZWALD

  8. Ce sont encore les retraités seuls ou veufs qui paient exclusivement la forte et insupportable addition fiscale!.
    Retraités seuls , nous sommes victimes encore une fois de plus mais une fois de trop d’une injustice criante du traitement fiscal actuel face à l’impot sur le revenu par rapport à celui des couples!!

    En effet, à partir d’un revenu de 20 000€/ an soit au delà de 1667 €/mois pour une personne seule, elle se verra appliquer le seul montant de 2000€ d’abattement au lieu d’un abattement général de 4000€ par foyer qui lui avantage les couples au detriement des personnes seules!!..

    Exemple un retraité seul (qui lui ne dispose pas de part fiscale car 1€ divisé par 1 part fera toujours 1€) et qui perçoit 48 000€/ an de revenu soit 4000€/mois se voit imposé sur 46000€ en 2026 au lieu de 43 601€ (48000-4399 plafond pour 2025= 43601€) il va donc payer en plus d’impot sur la différence de 46000-43601= 2 399 ×30% Taux d’imposition = 719,70 € de plus soit une baisse de pension par mois de 719,7/12 = 60€ / mois!!! La note est salée!!

    Parcontre pour un couple qui perçoit le même revenu de 48000 € bénéficiant de 2 parts fiscales et d’un abattement de 2000×2= 4000€ se voit imposé sur 44 000€ / par 2 parts soit sur 22 000€ au lieu de 48000-4399 (plafond pour 2025)= 43601€ il va donc payer en plus d’impot sur la différence de 44000-43601= 399 € mais comme il dispose de 2 parts son imposition se fera sur 399/2 soit 199,50 € au Taux d’imposition à 11% puisque avec les parts fiscales leur revenu de 44 000 est divisé par 2 soit 22000€ donc l’impôt en plus sera de 199,5 € × 11% =21,945 x par 2 parts = 43,89€ d’impot annuel de plus soit une baisse de pension par mois de : 43,89/12 = 3, 67€ par mois !!!

    En conclusion, la note est salée uniquement pour les retraités seuls ou veufs !!
    Bravo pour la justice sociale et fiscale, argumentation de nos politiciens que l’on entend à longueur de temps et qui ne cessent de se décribiliser!!!

  9. Le débat est bien nourri. Les retraités râlent. Enfin, pas tous, à lire les commentaires ci-dessus.
    Mais les retraités d’aujourd’hui, ceux qui râlent, ont ils conscience que nos dettes d’aujourd’hui sont le  »fruit » d’un système surfait lancé il y a en gros 40 ans, dopé artificiellement à coup d’argent public emprunté ?
    Qui a profité de ce système surfait depuis 40 ans ? Eux, considéré au global, qui étaitent en activité alors. Certes, certains plus que d’autres, en fonction de la voie professionnelle choisie en son temps, voie publique dopée en permanence aux dettes croissantes mais aussi voie privée aussi dans des systèmes administrés de maintien à l’activité dont on n’avait pas les moyens.
    L’effort qui leur est demandé aujourd’hui ne me semble pas déraisonnable.
    Et n’oublions pas que ce n’est que le début des coups de rabot. Avec 40 milliards €. d’économies annoncés pour 2026 on veut actuellement passer de 5,6 de déficits publics sur PIB à 4,3% ou quelquechose comme ça.
    On n’est pas au bout, on n’est pas rendu à 0 ou à 1%, en période de croissance quasi nulle.
    Dans chaque niche, il y a un chien, dit-on !
    Et le chien dit : pas chez moi, plutôt chez mon voisin !

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