Contre l’oppression fiscale, la pression des contribuables

Déficit public : 2 967 euros de dette supplémentaire pour chaque Français en 2024

© Bartolomiej Pietrzyk/ Shutterstock
Le site Fipeco vient de consacrer une note à la situation budgétaire française en 2024 sur la base des derniers chiffres de l’INSEE. Principal enseignement : la caisse est sur le point de sauter.

Les chiffres tombent, et ils sont glaçants. Le site Fipeco, référence en matière d’analyse budgétaire, vient de tirer la sonnette d’alarme. La situation des finances publiques françaises frôle le point de rupture. 

Les données provisoires de l’Insee, publiées il y a quelques jours attestent d’un tableau alarmant. Le déficit public creuse inexorablement son sillon.

Avec un ratio dépenses publiques/PIB qui passe de 56,9 % à 57,1 %, la France voit son statut de championne européenne des dépenses publiques confirmée en 2024. 

Des chiffres ? En 2024, relate Fipeco, le déficit public a bondi à 5,8 % du PIB, contre 5,4 % en 2023. En valeur absolue, il représente désormais 11,3 % des recettes publiques, un niveau inédit depuis des décennies. 

Derrière ce chiffre, des coupables : les administrations centrales portent l’essentiel de cette charge (5,3 % du PIB), tandis que les collectivités locales y contribuent à hauteur de 0,6 %. 

Les administrations sociales semblent proches de l’équilibre, mais c’est un trompe-l’œil : une fois exclues les opérations du CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale), un outil de gestion devenu incontournable, elles restent en déficit.  

La machine infernale est en marche. La dette publique française atteignait 113 % du PIB fin 2024, contre 109,8 % un an plus tôt pour frôler les 3 305 milliards d’euros, un record historique. Un poids qui pousse les administrations centrales à emprunter à tour de bras pour boucher les trous.  

Paradoxe : alors que le PIB nominal croît de 3,5 % en 2024, les prélèvements obligatoires n’augmentent que de 2,2 %. Résultat : le taux de pression fiscale recule, malgré les hausses d’impôts ponctuelles, note Fipeco. 

Dette publique : une situation alarmante

Pendant ce temps, les dépenses publiques s’emballent : + 3,9 % en valeur (+ 63 milliards d’euros), + 2,1 % en volume. Une dérive largement au-delà des objectifs fixés par la loi de programmation des finances publiques de décembre 2023 (3 % en valeur, 0,5 % en volume). 

Les intérêts de la dette flambent de 14,6 % alimentés par la remontée des taux. 

Le déficit primaire (hors intérêts de la dette) s’aggrave alors qu’il devrait être le premier levier pour stabiliser l’endettement.

Conséquence : chaque Français hérite symboliquement de 2 967 euros de dette supplémentaire en 2024. Dit autrement, chaque habitant avait sur le dos 48 314 euros de dette publique en 2024…

Un cercle vicieux. Plus la dette grossit, plus les intérêts grignotent le budget, moins il reste de marges pour investir ou réduire les impôts. 

Bercy assure « maîtriser la trajectoire », promettant un retour sous les 3 % de déficit d’ici 2027. Mais les experts ne cachent pas leur scepticisme.

Comment inverser la tendance quand les dépenses « rigidifiées » (retraites, santé, dette) représentent l’essentiel du budget et que les prévisions de croissance pour 2025 viennent d’être révisées à la baisse (0,9 à 0,7 %) ? 

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *