C’est un marché public qui fait de grosses vagues. La Régie de l’Eau Bordeaux Métropole, présidée par Christine Bost, maire socialiste d’Eysines (33), vient de lancer un concours pour concevoir des carafes destinées à promouvoir l’eau du robinet.
Dessinée par des étudiants des Beaux-Arts, la carafe, dont le moule coûte 50 000 euros à lui seul, doit être produite à grande échelle pour un montant total de… 480 000 euros TTC !
Une somme importante, mais moindre que la soucoupe volante bordelaise à 750 000 euros.
Les carafes frappées du logo de la régie de l’eau sont destinées à approvisionner collectivités territoriales, restaurants et particuliers. Pour un coût maximal espéré de 7 euros l’unité, selon Le Figaro.
Un investissement qualifié de « gaspillage » par Fabien Robert, élu d’opposition (MoDem), qui s’indigne que tant d’argent public soit dépensé quand les collectivités sont sommées de rationaliser leurs dépenses.
Une carafe plus coûteuse que l’aide sociale ! Le coût de cette opération d’un durée de 4 ans (voir l’appel d’offres) dépasse celui des « chèques eau », une aide versée aux ménages précaires : « 480 000 euros pour des carafes, c’est plus que les 400 000 euros consacrés aux foyers vulnérables. », poursuit Fabien Robert.
Carafes d’eau dispendieuses : face à face entre la majorité communautaire et l’opposition
Du côté de la majorité, on défend un projet « utile et symbolique ». L’objectif est de « réduire les bouteilles en plastique, qui coûtent 200 fois plus cher et polluent », explique Sylvie Cassou-Schotte, vice-présidente écologiste de la Métropole.
Un discours qui ne convainc pas l’opposition : « La priorité, c’est la qualité de l’eau et des tarifs accessibles, pas du marketing », rétorque Fabien Robert pour qui « l’argent public mérite mieux que d’être dilapidé dans des opérations de communication ».
Ce débat intervient alors que Bordeaux Métropole fait face à une augmentation de ses dépenses de fonctionnement (énergie, personnel, inflation) et que le budget 2025 (près de 2,2 milliards d’euros) prévoit un recours massif à l’emprunt (608 millions d’euros) pour financer un « mur d’investissement » évalué à 965 millions.
Le montant de la dette en 2025 (+24%) flambe, quant à elle, à 1,9 milliard d’euros contre 1,51 milliard en 2024.
Une réponse
Ou je lis mal, mais je ne vois pas le nombre d’exemplaires de carafes à produire dans l’appel d’offre.
En tous cas, c’est vrai, l’argent public sert vraiment à tout.
On en regorgerait, pourquoi pas ?
Mais on ne peut pas dire que ça soit le cas. Bien au contraire.
Et en sus, 57% de dépenses publiques sur PIB actuellement, ça va, stop ! Que reste il au privé ? bientôt des miettes ?
Pour paraphraser Coluche : faites gonfler le nombre de fonctionnaires, il en ressort des dépenses publiques tous azimuts. Assez logique quelque part : il fait bien justifier de sa paie de fin de mois !