Droit dans le décor : au cœur de la Robertsau, quartier résidentiel strasbourgeois, une vélorue de 300 mètres témoigne d’une gestion de l’argent public 100 % idéologique.
Pour promouvoir le vélo, la rue Mélanie vient d’être réaménagée pour près d’un million d’euros par la municipalité écolo, sans aucun sens de la mesure. Résultat : une « vélorue », selon le sabir écolo, surdimensionnée, jugée prioritaire, qui asphyxie la circulation automobile en poussant riverains et conducteurs à bout.
Inauguré il y a quelques semaines, ce nouvel axe devait incarner la transition écologique strasbourgeoise, avec une double voie cyclable sécurisée. Problème : l’espace concédé aux vélos a réduit la chaussée automobile à une étroite bande à double sens, rendant tout croisement impossible !
Cette situation génère des embouteillages monstrueux, des manœuvres périlleuses et des incursions sur la piste cyclable qui peuvent valoir une verbalisation.
« C’est un gaspillage inacceptable », tonne Jean-Philippe Vetter, conseiller municipal LR, qui a filmé un embouteillage de 45 minutes.
« 900 000 euros dépensés pour créer des bouchons et mettre en danger usagers et riverains. C’est l’absence de pragmatisme qui crée ce gâchis. Quand la municipalité va-t-elle arrêter cette folie ? », poursuit-il.
Vélorue : les riverains furieux contre la Mairie
Les riverains décrivent un quotidien infernal. «Je mets 5 fois plus de temps pour sortir de chez moi», témoigne un habitant de la rue Mélanie auprès de Ici /France Bleu.
Le week-end, l’accès aux 25 hectares du parc de Pourtalès et à son château, très courus, transforme l’impasse en dépendance ubuesque. Les craintes montent aussi pour les urgences : «Et si une ambulance doit passer ? Elle viendra à vélo ? », s’interroge un riverain.
Face à la grogne, Marc Hoffsess, adjoint au maire concède des erreurs : « Les encoches de croisement sont trop petites. Quand elles sont saturées, les voitures se retrouvent nez à nez », admet-il.
La solution ? Élargir ces zones de dégagement, un correctif qui nécessitera de nouveaux travaux… et le déblocage de nouveaux fonds publics. Rappelons que la Ville de Strasbourg est notée 8,1/20 en dépenses selon l’Argus des communes.
« On dépense un million pour devoir tout modifier six mois après. Qui paiera ? Nous, toujours nous » , grogne un habitant.
Derrière ce fiasco, c’est la politique de mobilité de la Ville qui est interrogée. Strasbourg, souvent citée en exemple pour son réseau cyclable, voit son modèle en échec.
En attendant les correctifs, les riverains retiennent leur souffle. Et se cramponnent à leur portefeuille. Car chaque jour perdu dans les embouteillages, chaque euro dépensé en travaux supplémentaires, rappelle une évidence : l’improvisation en urbanisme a un prix.
Un prix payé par les contribuables.