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Lyon : une sculpture écolo profite d’une vidéosurveillance refusée aux passants

© Ville de Lyon
Alors que la mairie écologiste déploie des caméras pour protéger une œuvre d’art éphémère à 1,5 million d’euros, l’opposition dénonce un « double discours » sur la sécurité des Lyonnais.

À Lyon, l’art éphémère a visiblement plus de valeur que la sécurité publique.

C’est en tout cas le sentiment dominant après la décision de Grégory Doucet, maire EELV, d’installer deux caméras supplémentaires sur la place Bellecour pour surveiller Tissage Urbain, une « structure artistique » à 1,5 million d’euros.

Surnommée « l’étendoir à linge », cette sculpture est censée rendre hommage aux canuts, les ouvriers tisseurs de soie qui travaillaient à Lyon. Elle est composée d’arches en bois montées sur des plots en béton entre lesquelles du tissu est tendu.

Le projet signé par l’artiste plasticien Romain Froquet est financé à hauteur de 1,5 million d’euros par la ville, dont 300 000 euros dédiés à son entretien.

Pour protéger ce tissage urbain des dégradations, la mairie n’a pas hésité à débourser 65 000 euros pour installer des caméras. Un empressement en porte-à-faux avec l’opposition viscérale de Grégory Doucet à la vidéosurveillance dans l’espace public.

Cet investissement fait grincer des dents, tant le contraste est saisissant avec la frilosité de la mairie qui atermoie lorsqu’il s’agit d’équiper les quartiers sensibles avec des dispositifs similaires.

Œuvre place Bellecour : une vive opposition chez une partie des habitants 

Sitôt le chantier du « tissage urbain » lancé, sitôt le collectif des « Défenseurs de Lyon a dénoncé « une place historique défigurée par des bouts de tissu et un gaspillage d’argent public ».

L’opposition municipale évoque une « gabegie ». En pleine crise financière, dépenser autant d’argent public pour une structure éphémère agace, alors que la place Bellecour, lieu de manifestations fréquentes, demeure un point névralgique où la sécurité des citoyens justifierait des investissements durables.

Pour Grégory Doucet, toutes les sculptures ne se valent pas. Tandis que les actes de vandalisme sur la statue de Louis XIV défraient régulièrement la chronique, les nouvelles caméras seront d’abord braquées sur l’étendoir à linge.

« Les bras m’en tombent », commente notamment Pierre Oliver, maire LR du 2ᵉ arrondissement et candidat aux municipales 2026.

Il rappelle que Grégory Doucet, placé en garde à vue en avril pour une affaire de détournement de fonds publics, limite à 60 le nombre de nouvelles caméras d’ici 2026, quand il en réclame 2 000.

Un terreau idéal pour Jean-Michel Aulas, favori des municipales 2026, qui incarne une alternative pragmatique à ce qu’une partie de la ville perçoit comme du dogmatisme vert.

2 réponses

  1. Ce qui montre encore une fois que ces « élus » se moquent bien de leurs concitoyens !
    Les critiques viennent aussi des gens qui ont votés pour lui ?
    Ce serait intéressant de savoir.

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