Contre l’oppression fiscale, la pression des contribuables

Malgré la déroute budgétaire, l’État recrute des fonctionnaires à la pelle

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Plus d’impôts, plus de taxes et encore plus de fonctionnaires : en 2023 leur nombre a gonflé de 62 000 agents, selon les dernières données publiées par l’Insee.

La masse salariale de la fonction publique française continue de se dilater, et les contribuables supporteront ce coût croissant.

Selon les dernières données de l’INSEE publiées le 27 mai, le secteur public employait 5,8 millions d’agents fin 2023, en hausse de 61 900 personnes (+1,1 %) sur un an.

Supérieure à celle de 2022 (+0,3 %), cette augmentation confirme une tendance lourde et coûteuse.

Car, tous effectifs brassés, l’emploi continue de progresser dans la fonction publique au sens large, agents contractuels et fonctionnaires (titulaires) additionnés.

L’Insee relève que les deux tiers des emplois publics sont occupés par des femmes (+ 0,2 point en moyenne depuis le milieu des années 2000).

Du flan : à son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron avait promis la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires. Lors de sa réélection (2022), la France comptait 178 000 agents publics de plus qu’à son arrivée à l’Élysée.

Aujourd’hui, le bilan d’Emmanuel Macron fait état de 278 000 agents en plus (hors contrats aidés).

Cet alourdissement ne facilite pas le redressement des comptes publics, alors que la question des effectifs de la fonction publique a été évacuée du débat public par la majorité comme par les oppositions.

À titre de comparaison, les effectifs publics ont crû de 145 000 salariés sous le quinquennat Hollande (2012-2017) contre + 17 000 sous celui de Nicolas Sarkozy (2007-2012) et + 329 000 sous le quinquennat de Jacques Chirac (2002-2007).

L’année 2023 a été marquée par l’explosion des emplois contractuels. En 2023, ils ont augmenté de plus de 60 000 et représentent désormais 23,3 % du total, soit 1,2 million d’agents.

Fonctionnaires : l’État n’est pas le seul mis en cause

L’Insee souligne que cette « augmentation marquée » est la « principale composante de la hausse globale de l’emploi public ».

Cette inflation de l’emploi public est principalement liée à la fonction publique hospitalière (FPH), dont les effectifs ont bondi de 22 100 agents (+1,9 %), notamment dans les hôpitaux.

Que ceux qui ont noté une amélioration de la prise en charge des malades grâce à ces recrutements lèvent le doigt !

Les autres fonctions publiques ont également étoffé leurs effectifs, mais dans une moindre mesure : + 0,8 % pour l’État et + 0,9 % pour la Territoriale.

Cette dérive permanente des effectifs alourdit mécaniquement la facture pour les finances publiques.

Tandis que si la France se conformait à la moyenne européenne, ce serait près d’un million d’agents en moins.

Les rémunérations de la fonction publique sont estimées à 357 milliards d’euros en 2024, un montant presque équivalent aux dépenses de retraite.

Alors que la dette publique atteint des sommets, la question du coût insoutenable de cette masse salariale devient plus pressante que jamais alors que François Bayrou vient d’annoncer un énième effort financier qui devrait concerner tous les Français… solvables.

5 réponses

  1. J’espère que la responsable des comptes publiques pourra compenser ces nouveaux employés médicaux par la suppresion des agences inutiles et treè vite.

  2. Excusez-moi, mais j’ai comme l’impression que la Fonction publique et … les intermittents servent de Pôle emploi pour les conjoints, les enfants et les amis de notre nomenklatura d’élus.

    Nomenklatura : terme applicable en France … aussi.

    Merci de votre attention
    Françoise VAULET – 57150 CREUTZWALD

  3. Le seul moyen efficace serait de stopper immédiatement le versement des retraites aux étrangers âgés de plus 70 ans.
    Puis les rétablir après réception d’une preuve de vie irréfutable.

  4. Macron s’était engagé à réduire le nombre de fonctionnaire lors de sa première élection. C’était donc déjà un vrai sujet à l’époque mais il était plus simple de ne rien faire et de faire payer les français et les prochaines générations.

  5. Année blanche, TVA sociale, suppression des agences publiques inefficientes, peu actives ou en déshérence, des missions de conseil auprès des cabinets d’audit, suppression de dispositifs publics dits  »de confort », style classes dédoublées dans les écoles ou collèges, nombre de ministères et secrétariats d’état ramené à 20, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, rafraichissement comme on dit chez le coiffeur des lois, règlements, normes et circulaires, coup de rabot sur les abattements fiscaux, 2 tranches d’IRPP supplémentaires, réductions des avantages sociaux, attaque au portefeuille pour les délinquants condamnés plutôt que construction de places de prison, il faut tout faire pour se remettre à flots.
    Car ça n’est pas 40 milliards €. d’argent public qu’il faut trouver en année courante depuis E. Macron : c’est 150 ! Et rien que pour l’état ! Sans parler des autres strates publiques !

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