Sur la paie des agents d’État pèse une contribution employeur atteignant des niveaux stratosphériques : selon les catégories d’agent publics, elle se situe entre 78 et 126% contre environ 16–17 % pour un employeur privé.
Pour rappel, les cotisations employeurs représentent la part des cotisations sociales calculée sur les salaires bruts et versée par l’employeur aux organismes de protection sociale après un carottage effectuée par l’Urssaf.
La spécifié dont bénéficient les fonctionnaires d’État est qu’ils n’ont pas de véritable régime de retraite : leur ancien employeur verse des pensions au fil de l’eau, sans chercher à équilibrer les entrées et les sorties, comme c’est le cas dans le privé.
Résultat, tous les ans, l’État est mis à contribution pour équilibrer les retraites de ses fonctionnaires. Mais pas uniquement. Certains régimes spéciaux (RATP, SNCF, etc.) sont aussi concernés par cette manne providentielle.
Selon les chiffres de la Cour des comptes, la retraite de la fonction publique est financée à hauteur de 23% par les cotisations prélevées sur le traitement des agents. Pour le reste, l’État vient à la rescousse sous la forme de « contribution d’équilibre ».
Au total, plus de 45 milliards d’euros ont ainsi été versés en 2023 pour alimenter ce tonneau des Danaïdes, soit environ 7,6% des dépenses totales de l’État.
Ces dizaines de milliards ne correspondent pas à des cotisations classiques autofinançant un régime, mais à des rustines colmatant un déséquilibre démographique et financier chronique.
Via ce système, une part substantielle des pensions servies aux anciens fonctionnaires est supporté par l’ensemble des contribuables via l’impôt, et non par un mécanisme d’épargne ou de cotisation équilibrée.
Chaque année les cotisations patronales de l’État employeur sont fixées par décret.
Pour l’exécutif, cette mécanique est utile dans la mesure où elle maquille le déficit du système de retraites publiques : l’État ajuste ses versements tous les ans en évitant qu’un compte dédié ne sombre dans le rouge.
Plusieurs leviers permettaient d’alléger la charge patronale que l’État reporte in fine sur les contribuables : comptabiliser clairement les « subventions d’équilibre », augmenter la part salariale des fonctionnaires et remettre à plat leurs modalités de départ à la retraite, beaucoup plus avantageuses que celles du privé.
Tant que la charge restera masquée derrière des contributions employeur élevées, les impôts continueront à éponger une partie substantielle du coût des retraites publiques – au détriment d’autres dépenses et du pouvoir d’achat des contribuables.
3 réponses
Et c’est ainsi que les contribuables d’aujourd’hui paient la retraite des fonctionnaires qui sont décédés il y a 10, 20 ans, voire plus.
Eh oui, comme on fait rouler les emprunts étatiques de l’époque, on rembourse aujourd’hui les emprunts effectués il y a 10, 20 ans pour combler les déficits du budget général de l’état sur lequel ont été ponctionnées les retraites de la fonction publique d’état.
Question : est ce que cela vaut aussi pour la territoriale et pour l’hôpital public ? Si quelqu’un a la réponse, merci d’avance !
Une seule solution pour rendre ce système + juste et + solidaire : (écart public/privé)
Le public n’a aucun problème quant à sa durée de cotisation
(1) – sortir du système par répartition. (unique en France)
(2) – mettre au point un,autre système de financement.
‘3) – Arrêter de confier cette gestion aux syndicats.
Comment font-ils ailleurs ?
Merci votre attention
Françoise VAULET – 57150 CREUTZWALD
Personnellement, je ne comprends pas bien le financement par capitalisation.
Je Préférerais par la TVA sociale qui passerait (elle) par le retrait total des cotisations sociales.
(… + de pouvoir d’achat, avec toutes les conséquences économiques prévisibles)
– % légèrement augmenté appliqué sur un PR plus faible = kif-kif.
– % appliqué sur un champ + large : les ventes (et pas sur le travail)
– moins de calcul ….travail des entrepreneurs facilité, gain de temps ….
– moins de transactions financières intermédiaires, ….
Tout compte fait, je ne suis pas sûre qu’il faille augmenter son taux et
pense même que l’État y trouvera son compte …
pourquoi pas une solution pour rembourser la dette.
Personnellement, je ne comprends pas bien le financement par capitalisation.
Capitalisation ou jouer en bourse ?… par l’État lui-même ou par des traders …
Enfin que ce soit l’argent collectée par cotisations ou par TVA ….
pas besoin de le placer puisque logiquement il n’y en a pas déjà assez pour payer les retraites …
sauf en cas changement de système
La solidarité applicable en 1945 ne l’est plus en 2025.
Nous devons ouvrir les yeux. POINT.
Qu’en pense Monsieur Écalle ? J’aurais bien voulu pouvoir aller à sa rencontre.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Merci de votre attention … de son attention
Françoise VAULET – 57150 CREUTZWALD