- Alexandre Jardin, pourquoi la France a-t-elle choisi la voie de l’écologie punitive ?
Je pense que la vieille culture bureaucratique a tenté de se renouveler en multipliant les normes et en créant des taxes à tire-larigot. Certains partis politiques ont aussi cherché à se légitimer en se drapant de la même couleur.
Les différents acteurs de l’écologie punitive, des appareils d’État aux militants radicaux, ont un point commun : ils sont totalement déconnectés de la réalité sociale.
« La lutte des bornes électriques a remplacé la lutte des classes »
Ils ont oublié que derrière le fourbi écolo normatif dont profitent divers lobbies, il y a des hommes, des « Gueux », qui ne cautionnent pas cette écologie élitiste, tout simplement parce qu’ils n’en ont pas les moyens.
La question écologique a évacué la question sociale. Les gens modestes et les classes moyennes n’ont plus voix au chapitre. La lutte des bornes électriques a remplacé la lutte des classes.
- Redoutez vous de nouvelles mesures d’économie punitives à court terme ?
Oui. Le coup de grâce, c’est la loi sur l’énergie. Elle repose sur un alibi écolo fallacieux, puisque la plus grande partie de notre production d’électricité est déjà décarbonée grâce au nucléaire.
Cette loi, il faut le faire savoir et le répéter, aboutira au doublement de la facture payée par les Français, et elle aura un impact négatif sur les entreprises et l’emploi, car l’économie est avant tout de l’énergie transformée.
« Cette loi, aboutira au doublement de la facture pour les Français »
Depuis quelques mois, les consommateurs ont pris conscience de l’impact négatif des énergies renouvelables. Ils sont passés d’un rejet esthétique à une crainte réelle concernant la hausse de leurs factures d’électricité.
Nous réclamons toujours un moratoire sur le renouvelable, le gel des projets en cours et la création de commissions à l’Assemblée nationale, avec des représentants des « Gueux ».
- La victoire des Gueux, qui ont obtenu la suppression des ZFE, est-elle définitive ?
En tout cas, il ne s’agit pas d’un sursis. Nous avons obtenu un vote de l’Assemblée nationale et nous sommes confiant quant à celui du Sénat qui devrait confirmer la mise entre parenthèses de ces zones d’exclusion sociales.
Outre la ségrégation, ces ZFE sont aussi une aberration économique puisqu’elles restreignent l’accessibilité à l’emploi difficile si, faute de moyens, on ne dispose pas d’un véhicule dernier cri.
78 % des Français sont opposés aux ZFE
Le président Macron pourrait être tenté de biaiser en sollicitant le Conseil constitutionnel afin qu’il déclare l’amendement voté par les parlementaires anti-constitutionnel. Mais je ne crois pas en cette hypothèse. D’abord parce que le Conseil constitutionnel compte des gens responsables.
Et ensuite, parce que le pouvoir politique ne peut s’opposer à la fronde d’un peuple éveillé : selon un récent sondage, 78 % des Français sont opposés aux ZFE. Ce pourcentage est énorme.
- Comment expliquez-vous que les Français soient aussi apathiques face aux contraintes liées à l’écologie punitive ?
Beaucoup ont été trompés par une communication qui occultait soigneusement l’impact du renouvelable sur les factures. Mais les choses changent. On s’organise, on se structure, par exemple en concertation avec la Coordination Rurale ou les pêcheurs artisans.
De plus en plus de professions refusent de disparaître, d’être sacrifiées au nom de l’écologie punitive, et de plus en plus de particuliers rejoignent ce mouvement, comme l’a montré la rentrée 2025.
« Il faut passer d’un système qui divise à une politique fondée sur le consensus »
- Quelle est la principale revendication des « Gueux » ?
Nous voulons instaurer le Référendum d’initiative populaire (RIC) pour que les lois soient votées pour et avec le peuple, et non contre lui.
L’exemple suisse est édifiant : une majorité des textes votés dans ce pays fait écho à des initiatives référendaires. C’est la voie à suivre. Il faut passer d’un système qui divise à une politique fondée sur le consensus.
Propos recueillis par Fabrice Durtal
Retrouvez l’entretien avec Alexandre Jardin dans le n°36 de Tous contribuables
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Les #Gueux d’Alexandre Jardin. Editions Michel Lafon, 48 pages, mars 2025, 4,90€


4 réponses
Arrêtez de nous parler d’écologie, la science est éminemment utile et indispensable mais elle est servie par des imbéciles.
.Le scandale est le prix de l’électricité dont le respponsable est l’ex ministrte des finances avec l’appui du président pour faire plaisir aux Allemands qui nous ont roulé dans la faribe
Résuitatsb : nombreuses entreperises en difficultés avec des liquidations à la clé.
Tout à fait d’accord !!!
Nous avions notre autonomie énergétique et « » grace « » à l’Europe il a fallu tout partager .
Les factures d’Engie sont faramineuses et créent une vraie disparité sociale.
Notre économie souffre énormément…il est temps de se resaisir !!!
Un très bon exemple est la prolifération des éoliennes industrielles qui ne produisent que s’il y a du vent ( pas trop fort et pas trop faible) et qui doivent être couplées OBLIGATOIREMENT 365 j /an à des centrales charbon ou gaz pour assurer l’équilibre et la sécurité du réseau électrique. Résultat : encore plus de pollution au CO2, tout le contraire de ce qu’affirment les écolos. Par ailleurs, cette électricité nous coûte la peau des fesses pour la poche des installateurs éoliens à qui l’Etat garantit l’achat de cette électricité à des tarifs exorbitants. Nous sommes dirigés par une bande d’incapables, d’idéologues et de profiteurs.